COP 23 : Survival demande une meilleure prise en compte des peuples autochtones sur la question du climat

9 Novembre 2017

Les « Gardiens guajajara » sont un groupe d’autochtones brésiliens qui protègent leur forêt en Amazonie, ainsi que les tribus isolées qui y vivent. © Survival

Cette page a été créée en 2017 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

En marge de la conférence COP 23 à Bonn en Allemagne, Survival International appelle les dirigeants internationaux à reconnaître plus fortement le rôle crucial des peuples autochtones dans la protection de l’environnement.

La conférence, qui se déroule du 6 au 17 novembre, fait suite à l’historique Accord de Paris sur le climat établi en 2015 ; elle réunit des représentants de gouvernements et des militants du monde entier, notamment des membres de peuples autochtones, autour de débats sur les questions environnementales.

Survival est à la tête d’un appel mondial proposant un modèle de conservation qui respecte les droits des peuples autochtones. De plus en plus de personnalités influentes à l’échelle internationale, y compris la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli-Corpuz, reconnaissent l’importance de ce modèle.

Les images satellite montrent que de vastes zones de l'Amazonie sont protégées par les territoires autochtones. © Google Earth

Davi Kopenawa, un chaman yanomami connu sous le surnom de « dalaï-lama de la forêt tropicale », a déclaré : « Les pluies sont en retard. Le soleil se comporte étrangement. Le monde est malade. Les poumons du ciel sont pollués. Nous savons ce qui se passe. Vous ne pouvez pas continuer à détruire la nature. »

Il est prouvé que les territoires autochtones constituent le meilleur rempart contre la déforestation. De sérieuses mesures de protection des territoires des peuples autochtones et la reconnaissance de leurs droits territoriaux contribuent à protéger de vastes zones de la forêt, favorisant ainsi la biodiversité et réduisant le taux mondial de CO2.

Pourtant, de grandes organisations de protection de la nature continuent d’établir des partenariats avec les acteurs de l’industrie et du tourisme, détruisant ainsi les meilleurs alliés de l’environnement. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) et la Wildlife Conservation Society (WCS) ont toutes deux noué des partenariats avec des entreprises forestières dans le bassin du Congo, dont aucune ne pratique la déforestation de manière soutenable et qui ont pris part à des violations des droits des peuples autochtones tels que les Baka et les Bayaka.

La militante autochtone brésilienne Sonia Guajajara, présente à la conférence sur le climat à Bonn. © Survival International

Bien que certains activistes autochtones tels que Sonia Guajajara, originaire du Brésil, participent aux débats, la voix des peuples autochtones ne jouera pas un rôle central lors de la conférence. Et ce en dépit du fait que les peuples autochtones soient les meilleurs défenseurs de l’environnement et gardiens du monde naturel et que, en tant que tels, ils devraient être à la tête du mouvement de protection de l’environnement.

Stephen Corry, le directeur de Survival, a déclaré : « Il est dangereux d’écarter les peuples autochtones des discussions portant sur la meilleure manière de protéger notre planète. Ils ont une bien meilleure perception de la façon de prendre soin de l’environnement que quiconque et c’est à nos risques et périls que nous ignorons leur savoir. Des décennies durant, la société industrialisée a ravagé la planète et détruit les peuples autochtones dans son sillon. Il est temps de les écouter, avant qu’il ne soit trop tard. »

Awá
Peuple

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